Message non lu
Un message urgent ou de crise, ça ressemble à quoi ? C’est parfois un peu plus volumineux que le post-it collé sur la porte du frigo et plus encombrant qu’une dizaine d’appels en absence. Les 20’000 feuilles de papier stockées dans cette cabine en sont l’illustration.
Depuis 1990 et le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), 24’656 pages ont été écrites par la communauté scientifique pour informer, expliquer, annoncer le changement climatique en cours.
Chaque rapport du GIEC, c’est un peu cet e-mail secondaire que vous hésitez à ouvrir et à lire par un supposé manque de temps. Au mieux, vous le parcourez brièvement par acquis de conscience. Au pire, vous le supprimez en vous disant que bientôt vous en recevrez un autre. Dans cette cabine téléphonique, le cri d’alarme s’écrit sans un mot.
Combien de pages faudra-t-il encore écrire pour amorcer un changement de courbe ? Pour dévier de la trajectoire actuelle, les scientifiques nous donne trois ans. Changer maintenant, est-ce encore possible ?
Pour prendre la température du changement, chaque personne intéressée est invitée à récupérer « sa » feuille du changement. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons faire baisser la montagne de papier.
Faire sa part, c’est déjà de prendre sa page. Un geste à la fois symbolique et poétique. Une manière de dire « je ne suis pas le seul, ni la seule ».
Nombre de pages distribuées depuis le 13 mai 2022 - 4