comme un point d’équilibre
poussé dans le dos
rompt la course placide
d’un samedi soir ronronnant
et la chute vertigineuse
laisse une virgule éphémère
dans les profondeurs
presque infinie
de l’histoire
et pourtant
tout autour de moi
quelques dizaine de sourires
s’embrasent.
Auteur/autrice : hof
comme une envolée sauvage
cramponné aux rêves emmêlés
paupières étroites
la chance à terre
partir bouscule
le vent gronde
à la pointe de l’univers
deux mondes debout
un souffle rouge tiède
ouvre la voie
à un premier
battement d’ailes.
xlviii
fabriquer un tableau à bascule
comme un échange
des mots en nous
aux pigments de couleur
de nos vies seules.
xlvii
récolter les fruits de sa nuit
comme le crâne percussion
et la pédale surexcitée
tape le rythme
un jour entier
sur ma gueule
en bois.
xlvi
prolonger un sourire
comme ralentir la lecture
d’un coucher de soleil
et fort contre soi
serrer des pages de vie
et sur son visage
la couleur saumon
XLv.
comme le chenapan attrapé
tête en bas
et majeur en l’air
crie hilare
« vous vous êtes trompés
je ne faisais que passer ».
xliV
apprivoiser une tendinite
comme un lointain cousin
au visage inconnu
et au nom familier
me mord par amitié
au septième matin
de sa mâchoire serrée
sur mes chevilles
je prends le tendon
par les cordes
et je l’invite
à se détendre.
Xliii
comme un premier pas
prudemment décidé
s’avance et provoque
une entrée en lumière
il parle
de la saison
des sources d’eau éphémères
et dit au demain
« je viens avec vous »
puis s’éclipse
et retrouve l’heureuse tranquillité
de l’ombre.
xlii
apaiser une respiration
comme la voix des arbres
sous mon bonnet
réponse à mes cris.
xli
comme un régiment de postillons tigrés
s’échouent contre le rivage
et éclaboussent l’horizon blanc
sans faire de distinction
entre le visage
la table
et l’écran.