comme la pâton durci
écrasé sous quatre pieds
de force et d’autorité
s’étire au moindre calme
fière de ses nouvelle échines
couleur chaînes de montagne.
Auteur/autrice : hof
divaguer dans la houle
comme la vibration
des poils dressés
dans ma paume noire
disperse un vide.
xxxviii
recenser ses attributs
comme un rite moderne
venir renifler les étiquettes
et les aisselles ternes
éteignent les alternatives isolées
donc anormales
et le choeur à pull gris
– nommé démocratie –
entonne le salaire
à cinq chiffres.
xxxvii
enjamber son ombre
comme un manquement
à des craintes douillettes
et un pied volontaire
s’élève dans le vide
pour reprendre
les devants.
xxxvi
peser un morceau d’histoire
comme un éboulis de souvenirs
saute de tout son poids
sur la balance du présent
et l’aiguille écrasée
convulse longuement.
xxxv
couver une éclaircie
comme un miche chaude
lovée contre soi
répand
une tâche d’encre de chaleur
et moi
le coeur ardent.
XXXIV
incinérer un possible
comme un dos et une porte fermée
s’éloigne rapidement
les cendres du rêves
s’envolent à la seconde
en milliers de timbres miniatures
migration vers une autre ailleurs
sous la pluie du réconfort
je suis la poche
de mes mains.
xxxiii
serrer trois petits jours
comme un trio amputé
et deux orphelins
par une main en étau.
xxxii
savourer une courbature
comme une marque d’affection
d’un corps défoulé
dans l’œuvre d’une journée
au sortir d’une accalmie
nocturne.
xxxi
démembrer un livre entier
comme une disséquetion solennelle
proscrite et insoumise
après l’opération
je me décrète
donateur d’organe littéraire
à lui une cornée anti-capitaliste
à elle une cellule souche épidermique
car lire c’est penser à deux
au minimum.