comme un épais brouillard borné
réfractaire et inamovible
dans un instant d’absence
s’efface
et l’horizon serein et humble
surgit avec fraternité
et plonge sur moi
un regard de vérité.
Auteur/autrice : hof
comme un plat se déplace à table
de main en main
obligation directe et abrupte
de prendre de sentir de voir
l’intérieur de la chose
les siennes
encombrées se taisent
savoir et oublier
et hier
la piqûre de rappel
j’ai un côté fortement
indigeste.
xii
déshabiller le silence matinal
comme une cabane emmitouflé par l’hiver
transpire au printemps
elle
se lève
et pas à pas
défile sur mon oreiller
un cortège de bruits
ensemble
le parquet s’étire
le céramique baille
la centrifugeuse virevolte
et moi roulé en boule
je regarde
le jour mettre ses premiers habits
à deux.
xi
partir chercher ses mots
comme une déambulation naïvement matinale
entre coin de rue
et façade chaude
les fesses en alu
réchauffées par un soleil heureux de se lever
inspirer et griffonner et se laisser dire et écrire
l’eau est froide
donc je saute.
x
chasser un orage de pensées
comme des essuies-glaces possédés oscillent dans le noir
un droite gauche
gauche droite de folie
invitation à l’exorcisme
la vitre ou la tête
balayée
trempée
inondée
d’une pluie féroce
de mots d’images d’idées
se débat sans bras
pour conquérir
l’instant d’accalmie.
Ix
tirer le courage sur le papier
comme un élan d’humanité
la main tendue
les bras ouverts
réaniment
la couleur des jours
et disent à la vie
– toi je te tiens.
VIII
comme une paroi renvoie aux oreilles d’une bouche fermée
son cri
se faire l’écho d’un propos
dire des choses qui ne sont pas nous
reproduire des syllabes
des entités mots
et tisser le fil d’une parole
finir par donner un sens à l’ensemble
tout ça
sans penser
une seule seconde.
VII
comme une vague caresse le sable
lisser le temps
ôter l’espoir de la première ride
mer sisyphinenne
le grand vent s’émeut
peine frissonne
et ma peau sourit
derrière le soleil
une fois
c’était aujourd’hui.
vI
éplucher ses rêves
comme une première conscience devant sa casse
recouverts par les nuits
et mise-à-nu le jour
les yeux ouverts
barrent le possible
fermeture de l’imaginaire
et l’érection fugace
se dégonfle
et le corps accourt en criant
« un jour j’ai aimé ! »
V
souffler sur ses questions
comme un bombardent d’akènes
sous un vent fâché
parachuter un pouvoir
déposées vers une ailleurs
loin de mon champ de points d’interrogation
être lue être échangée être offerte
être graine voyageuse
et peut-être
– (soyons fou à raison) –
fleurir et devenir
réponse ricochet écho résonance
tout ça
très loin
de moi.