comme un geste obstiné
une persévérance
de ne pas laisser
choir
une relation
qui regarde
doucement mais sûrement
ses bras tombés.
Auteur/autrice : hof
trier ses épinards
comme une procession de pensées
retirer l’immangeable
et couper le reste.
lxviii
comme le châssis d’une fenêtre
accroché provisoirement
s’estompe instantanément
à la lecture
de trois lettres
égarées dans la poubelle
des objets non-désirés
et sur le mur
la grise réalité
implacable
bétonne
l’éclipse du doux mirage.
lxvii
égorger un violon
comme une agonie sonore
l’archet assène
un coup incertain
et les quatre cordes fraternelles
plantent leur ongle
dans l’ardoise noire
et la chair du bois
se hérisse
à la façon de l’échine
dans l’attente du couperet.
LxVi
comme un tapis bedonnant
tiré à quatre épingles
s’égosille
et puis s’étrangle
de voir passer
une paire de questions
complètement ouvertes
légères et souriantes
et qui crient à qui veut bien l’entendre
« nous ne cherchons pas nos réponses ! ».
lxv
regarder un siècle en vitrine
comme une minute coagulée
martèle les regards
la forge de l’histoire.
lxiv
comme un rapprochement glissant
un grand écart
à deux mains
des miettes et mes fesses
fraternisent
et son nombril
pointe le nez
dehors du lit
à la fenêtre
des petits secrets
mijotent
et les brosses
dévorent
mégots et poussière
une joyeuse paupière
travers la pièce
– où voulez-vous déposer
ces tessons du passé ?
lxiii
comme un voyage et ses balises
– le visage des mésaventures –
sous une cascade d’images
je transpire le passé
avec ma tête
sous mes pieds.
lxii
comme la langue des mots
juchées sur mes épaules
soufflent une bonne heure
et soulèvent mon âme
de roseau tordu.
lxi
comme une idée postillonnée
sur le large et lisse
futur des horizons.