comme le pouce et l’index
grappin monstrueux
sur la risible échine
du foetus gémellaire
d’un brin de carotte.
LxXXVi
comme le pouce et l’index
grappin monstrueux
sur la risible échine
du foetus gémellaire
d’un brin de carotte.
comme les flocons zébrés
froids et silencieux
des désespoirs immolés
se recroquevillent
pour former
le terreau
de ma poésie.
comme un torrent de mot
alimente éclaire et illumine
la force de vivre.
comme une chaîne humaine
des gestes dictés
après être passé
sur la table-à-questions.
comme le sable mouillé
un corps nu
dans les yeux gris
du ciel.
comme un reflet noyé
sous la mèche
du rivage
étouffe
un mal de terre.
comme un appel aux mots
abandonné sur une table
drague les haut-fond
de l’imaginaire
et émeut
la surface de l’esprit
par petites vagues.
comme déflorer
la nature mécanique
de secondes
travesties en minutes
avec l’impatience
d’une canne-à-pêche
ayant la parfaite connaissance
du rendez-vous
entre l’hameçon
et sa prise.
comme un désir
regarde laboure et oxygène
le désordre d’écrire.
comme une atteinte
à l’immonde pudeur
du réel.