comme un besoin naturel
un devoir obscur
de regarder toujours
derrière le rideau
et la savoir et les voir
– un curieux amour –
(et ici un « peut-être »)
que de plonger au fond
du cul des vies
pour aller allumer
la lumière des coulisses
de nos apparences.
Auteur/autrice : hof
comme un apaisement
avec ses racines
et l’adolescence évaporée
se retend
sur le fil des naissances
et du chiffre trente.
CIIi
modérer une oeuvre organique
comme un tableau
assoupi
contre le mur
d’un beau musée
refuse de contempler
un autre regard
et songe seulement
à être touché
encore
une seule fois.
CII
réciter une euphorie
comme le narrateur
s’époumone
à magnifier
les contours
d’une histoire
sans toit.
CII
passer au-dessus du chiffre C
comme un train distrait
j’oublie
mes passagers
et leurs trajets
mais je compte
savamment
la liste
de mes arrêts.
ci
comme le calme
respire et embaume
trois gouttes d’eau
dominicales.
C
perdre notre mémoire vivante
comme l’oubli
auto-détruit
les souvenirs
de l’horreur absolue
et une rescapée
ne sait plus
mais nous
et qui alors
pour se rappeler
l’histoire de l’histoire ?
XCix
comme tracer sur l’envers
une marque invisible
(car la frénétique bobine
du temps
déroule nos vies)
et parfois
un double oui
permet de faire ça.
XCVIIi
comme le chuchotement
des feuilles-mortes
après une vie
d’hibernation réciproque.
XCVIi
se faire un mal de bien
comme inventer
le verbe « s’incomprendre »
ou courir à l’aveugle
sur cette putain
de « tangentes de nos mondes ».