comme la vibration
des poils dressés
dans ma paume noire
disperse un vide.
xxxviii
comme la vibration
des poils dressés
dans ma paume noire
disperse un vide.
comme un rite moderne
venir renifler les étiquettes
et les aisselles ternes
éteignent les alternatives isolées
donc anormales
et le choeur à pull gris
– nommé démocratie –
entonne le salaire
à cinq chiffres.
comme un manquement
à des craintes douillettes
et un pied volontaire
s’élève dans le vide
pour reprendre
les devants.
comme un éboulis de souvenirs
saute de tout son poids
sur la balance du présent
et l’aiguille écrasée
convulse longuement.
comme un miche chaude
lovée contre soi
répand
une tâche d’encre de chaleur
et moi
le coeur ardent.
comme un dos et une porte fermée
s’éloigne rapidement
les cendres du rêves
s’envolent à la seconde
en milliers de timbres miniatures
migration vers une autre ailleurs
sous la pluie du réconfort
je suis la poche
de mes mains.
comme un trio amputé
et deux orphelins
par une main en étau.
comme une marque d’affection
d’un corps défoulé
dans l’œuvre d’une journée
au sortir d’une accalmie
nocturne.
comme une disséquetion solennelle
proscrite et insoumise
après l’opération
je me décrète
donateur d’organe littéraire
à lui une cornée anti-capitaliste
à elle une cellule souche épidermique
car lire c’est penser à deux
au minimum.
comme une quatrième de couverture
à l’allure de porte de cuisine
entrouverte et les odeurs affûtées
se baladent joyeusement
de nez en nez
et sur les toits
bientôt se pressent
celles et ceux
avides de voir
tout entier
l’arrivée théâtrale
– piteuse ou tragique –
de ce voilier
descendu des pôles
annoncé d’exception
et maladroit à souhait.